Pour nous il y avait une raison principale de venir à Pucon, même s'il y a une tonne des choses à y faire. Nous, on veut monter le volcan Villarica!!! 


Sauf qu'on est au mois de juin et qu'il fait un temps disons hivernal. Pour faire l'ascension il faut vraiment que les conditions soient nickel car c'est pas une petite promenade de santé et il y a déjà eu quelques morts lors des excursions. Du coup les agences rigolent vraiment pas avec la sécurité: un équipement de pointe, un guide pour 4 personnes, plein de renseignements avant le départ,.... le volcan fait 2864m, c'est le volcan le plus actif de l'Amérique latine, l'ascension commence à 1200m et normalement met entre 4 et 6h. Comme s'est l'hiver on commence directement à marcher dans la neige (un bon 15-20 cm). 


Sur le dernier mois il y'a eu que deux départs car le temps ne le permettait pas, du coup on est vraiment sceptiques sur nos chances d'y aller. Mais encore une fois la bonne étoile est avec nous et surtout la semaine il y a un jour de beau temps: la seule journée où il est possible de faire l'ascension. 


On choisi l'agence Aguaventura et le lendemain matin à 7h on est prêts à démarrer. On est avec Camille, Nicolas et Olaf qu'on connaît aussi de Valdivia. En tout on est un groupe de 8 avec 3 guides. 


Dès l'arrivée les paysages sont trop beau: le lever de soleil, le volcan qui fume, pas un seul nuage à l'horizon, conditions parfaites. C'est super motivés, armés de nos casques et piolets qu'on se lancent dans l'ascension. Alors je m'attendais à ce que ce soit difficile mais pas aussi difficile. Ce qu'ils ne te disent pas avant d'y aller c'est qu'en hiver il y a que 50% de personnes qui arrivent au sommet. Au début ça va, le rythme est bon, les pauses sont régulières, conditions bonnes. Ca se corse à 1800m, où on enfile les crampons et où un sacré vents se lève. Il commence a faire très froid: 30 secondes sans gants et on sens plus les doigts. C'est là aussi qu'on perd la moitié du groupe : c'est trop dur et ils décident de redescendre. Ca explique pourquoi il y a un guide pour 4 personnes. Il ne reste plus que Nicolas, Olaf, Tangi et moi. 

Sauf qu'après leur départ le guide accélérer vachement la cadence. Trop vite pour moi et je commence à perdre le rythme du groupe. Comme on a un bon guide il le voit et ralentis un peu. On avance comme des tortues, Tangi a la moustache qui gèle, on a tous la morve qui coule, on se fait fouetter par les rafales de vent et de neige, mais il est hors de question d'abandonner. De plus, le paysage est incroyable: on marche sur de la neige, glace, on a la vue sur tout les volcans des alentours, on voit l'Argentine, on est au dessus des nuages. Un spectacle incroyable, même si chaque pas est une lutte. La dernière heure on marche plus que sur de la glace, il n'y a aucun chemin qui est fait, il faut gravir par nous même et se faire un chemin. On apprendra par après que c'est ici que plusieurs personnes sont mortes en tombant de là. C'est la lutte! On enfile nos masques à gaz pour se protéger des fumés du volcan: c'est pas très pratique car du coup toute la morve te coule sur le visage et tu ne sais plus l'essuyer. On espére que les masques sont lavés entre les montées, mais franchement sur le coup ca n'avait aucune importance....


On fini par arriver sur le sommet, on tombe les uns dans les bras des autres. On est super fiers de nous, mais on est morts de fatigue!!! On a pas vraiment le temps d'y penser tellement la vue est incroyable!!! On a un panorama de malade!!!! Et c'est quand même pas tout les jours qu'on voit l'intérieur d'un volcan et la grosse partie de montagnes chiliennes et argentines!!!


On y reste 15min seulement à cause de fumées trop toxiques et puis on attaque le descente. Et la descente c'est souvent ce que j'oublie dans ma gestion de réserve d'énergie. La descente de la première partie (composée que de la glace) se fait toujours à l'aide de nos piolet et crampons. Et la deuxième partie se fait en luge. Pas la luge en bois bien sûr, mais la pelle en plastique. Ça peut paraître Super cool, mais pour nous ça ne l'est qu'au début. C'est tellement en pente, ca va tellement vite que je n'arrive pas à contrôler quoi que ce soit alors qu'on est supposés utiliser le piolet comme guidon. Je fini en étant en étoile, a m'agripper au sol pour freiner et à avoir de la neige partout. C'est tellement triste que j'en rigole, mais j'ai plus la force de faire mieux :) :) on peut dire que 80% de la descente s'est fait en luge, malgré qu'on marche un peut entre les différents "toboggan a luge". Il y a aussi des endroits où ça ne glisse pas du tout et où on doit faire les vers de terres pour avances, super bon exercice pour les abdos. On se plaint, mais après coup on en rigole vraiment bien, tout le monde n'a pas la chance de faire ca, de plus avec un panorama de malade!!!!


Les derniers 10% de descente qui nous restait se font à pied. On est à nouveau sous les nuages, dans un épais brouillard et on avance à l'allure d'une mamie de 90 ans. Alors que les guides n'arrêtent pas de nous dire "on y va, il va faire nuit". Facile à dire, eux ils sont en ski et même pas essoufflés... 


Bref, on fini par y arriver à la voiture, il va falloir une grue pour nous en extraire. On arrive quand même à sortir nos corps endoloris du petit bus. 


Une grosse journée de malade!!! Elle restera longtemps dans ma mémoire. Merci à nos copains qui grâce à leur cadeau nous ont permis de sponsoriser cette journée incroyable!!