Le reste de la première semaine chez Yumi continue à se passer très bien. On continue d'avoir nos 4 heures de cours journalières et le reste du temps soit on étudie (surtout Tangi) soit on profite pour découvrir la ville de Cochabamba. Le centre ville est très beau, propre et soigné avec beaucoup d'espaces verts. Mais dès qu'on sort de ce quartier c'est beaucoup moins charmant. Il paraît que Cocha est un peu craignos, beaucoup de violence, de petits voyous, d'usine de cocaïne et toutes les autres choses super agréables. C'est la qu'on peut voir au mieux les contrastes de Bolivie. On est dans la ville ou c'est grosso modo comme chez nous (sauf l'eau qu'il faut économiser a mort, livraison hebdomadaire oblige et parfois c'est "agua caca") et à 4 km de là, il y a un quartier où les gosses meurent de malnutrition, de manque hygiène et d'eau. C'est assez frappant. Il paraît que notre quartier où nous vivons est déjà considéré comme "mauvais", mais nous n'avons pas du tout cette impression. Mise à part que vendredi il y a eu la police qui tirait sur un mec au coin de notre rue car il aurait cambriolé une banque...

Fin de semaine on part en excursion. On part visiter le parque de Torotoro. Le matin on a cours et puis go pour nous trouver un troufi ( ces espèces de taxi collectifs qui t'amènent où tu veux mais il faut pas trop demander au niveau confort; surtout pour Tangi qui souvent doit jouer au contorsionniste). Un autre problème avec les trufi c'est qu'ils partent quand ils sont pleins, c'est à dire qu'ils peuvent démarrer dans une heure comme dans 5h. Mais bon on a 10 mois, on est pas pressés. Et par chance il est plein au bout d'une heure. Go !!

On est dans un minibus, on a les places tout au fond et on partage la banquette avec la maman a qu'il ne reste pas plus de 3 dents et son bébé de max 2 mois. C'est parti pour 135 km que nous allons faire en 4h30, la route étant une route de terre battue vs route de pierres. La route est magnifique. Vraiment. Des montagnes, des vallées, des canyons, des villages perdus par ci par là, des gamins qui promènent leur troupeau de moutons. Cannonissime!!! Mais il faut pas être trop regardant sur la sécurité. À droite c'est la montagne et à gauche le précipice. On comprend mieux pourquoi les gens font leur prière en montant dans la voiture et il vaut mieux ne pas penser à ce qui va se passer si on croise un camion... (les rambardes de sécurité ne font pas partie de l'équipement routier au Bolivie).

On fini part arriver à Torotoro, un village de 700 habitants perdu nul part qui ne vit que du tourisme et de ses cultures. Ensuite on fait notre étude de marcher pour nous trouver un toit, pas question de dépenser un bolivianos de trop...

Le samedi on part visiter la ciudad de Itas et la grotte de Umajalanta. Pour ce faire on est obligé d'y aller avec un guide et de se constituer un petit groupe. On se trouve un famille bolivienne (parents + deux filles) et un espagnol; et notre guide est une espèce de gars surexcité qui s'est bouffé deux sacs de feuilles de cocas sur les 8 heures d'activité. Mais au moins il a la pêche, il explique bien et par miracle on arrive à comprendre ce qu'il dit. Ciudad de Itas est magnifique, c'est une montagne avec des cavernes creusées par l'eau et aux alentours on a des paysages époustouflants. Les photos en disent plus que des mots. Et l'après midi on visite la grotte. Il faut pas être claustrophobe ni encore une fois regardant sur la sécu. En gros c'est une descente dans une grotte où il y a une lagune a 160 m de profondeur. 1h pour descendre et 1h pour remonter. Le parcours est truffé de passage avec des cordes, échelles, des mures à descendre à l'aide d'une corde, des passages où il faut ramper car il y a 30-40cm de hauteur sous le plafond, une passerelle avec un vide en dessous. Comme seule équipement on a un casque avec une lampe dessus et bien sûr il y a pas de porte de sortie de secours à l'intérieur. Si t'y vas c'est que tu fais tout le tour, pas de demi tour possible. Premières craintes passées, on s'est super bien éclatés: grimper, romper, monter, se glisser, c'était super chouette à faire. Et ce ne sont pas des choses qu'on fait tout les jours. À l'intérieur on a pu observer les cacas de chauves souris, une lagune, des cascades et toutes sortes de stalactites et stalagmites.

Fatigués par cette journée genial il faut s'abreuver et manger quelque chose. Une bonne bière et un pique macho: frites, viande, saucisse, œufs, piments, tomate, ognons. Avec ça il est suffisant de manger une fois par jour. 

Le lendemain on se fait réveillé par une pluie qui n'a pas l'aire de se calmer. Une bonne vieille grisaille belge (où Bretonne, ça dépend d'où l'on vient). On s'était dit avec notre groupe de hier qu'on allait partir à 7h30 mais on décide d'attendre que ça se calme. On doit faire une balade de 4-5h pour visiter un canyon, la cascade El Vergel et surtout voir les traces de dinosaures!!! Et oui, ce village a bâtis sa réputation grâce aux dino!! Heureusement ça se calme dans la matinée et on peut partir. Il fait pas très chaud et beaucoup de nuages mais on ne part pas d'ici sans voir les dinosaures. On voit les premières traces qui ne ressemblent à rien et sincèrement ça pourrait bien être n'importe quoi d'autre. Mais heureusement au plus on avance au plus on voit des choses intéressantes et des empreintes qui ressemblent à quelque chose, un pont de pierre et on fini par arriver au canyon. Il est impressionnant, 250m de profondeur, il paraît qu'il ressemble à celui des USA. C'est magnifique: le canyon, les nuages, la montagne au loin. On devait aller visiter la cascade de vergel mais pour y arriver il faut traverser la rivière 3 fois, et avec ce qui est tombé pendant la nuit c était trop dangereux. S'ils le disent c'est que ça doit vraiment l'être. Ils ont raconté une histoire comme quoi ils sont allés alors qu'il avait plu et le groupe est reste bloqués 7 heures sur un caillou car le niveau était trop haut pour avancer ou reculer.

Comme nous sommes revenus plutôt de notre balade vu que nous n'avions pas pu aller à la cascade (800 marches à descendre et à remonter), on a eu le temps de faire autre chose. On est partis voir le cimetière des tortues. Pour y aller il y a trois km, mais peu importe la route est belle (sauf qu'on se rend compte que ça ne fait que monter et qu'on doit transverses une rivière). On y arrive mais avant il fallait passer devant deux taureaux (ce n'est pas ce que Tangi préfère comme animaux). On arrive dans un "musée" tenu par une fillette de max 10 ans et on réalise très vite qu'il doit y avoir treeeeees peu de personnes qui s'aventurent jusque là. Dans le musée il y a deux carapaces de tortues et le tibia de dinosaure posé sur une chaise; bref ça pourrait être bien mais ils ont encore un peu d'effort à faire. Puis on visite le cimetière proprement dit, ce qui n'est en réalité qu'une étendu de terre rouge avec un tas de pierres.... Pas de tortues à l'horizon. La petite nous fait la visite en disant que là c'est le dino mâle et là la femelle, que là c'est la tortue,... Elle pourrait aussi bien nous dire que ce sont les restes de Napoleon. Bref, ça ne vaut pas vraiment le détour, mais la balade était sympa (ce que l'on croit à ce moment-là).

De retour au village on va chercher nos sacs, on se fait un gueuleton soupe + mélange de patates-pâtes-riz-viande et on rentre à Cochabamba. Par chance le troufi se rempli au bout de 20 Minutes. La route est toujours aussi magnifique, voir plus qu'à l'allée car les rivières sont remplies et on doit les traverser à plusieurs reprises. Et on sent qu'on a le visage qui tire un peu... À l'arrivée à Cocha on est deux betteraves sur pieds. Alors qu'on s'est déjà fait avoir à La Paz, la s'est encore pire!!! Comme des boulets, on croyait qu'avec tout ces nuages la crème ce n'était pas nécessaire. Faux, mais il est trop tard!!! On arrive chez Yumi (avec un autre trufi éclairé avec des néons comme dans une boîte de nuit) et elle voit tout se suite qu'on a un problème de visage. Et c'est ainsi qu'on fini par se retrouver avec une potion à la tomate sur nos têtes. Il faut dormir avec et c'est sensé apaiser et rendre la peau moins rouge. Je ne sais pas si ça marche en tout cas j'étais toujours betterave le lendemain et il fallait aller à l'école....

Et on dit jamais deux sans trois...