La deuxième semaine de course a commencé très bien. On continue à faire des progrès, on fait nos devoir et on profite de notre temps libre pour visiter Cochabamba. On a visité le parc Portales et ses très beaux jardins. Il pleut toutes les nuits et pas mal aussi pendant les journées, du coup on se retrouve à devoir faire demi tour pendant nos ballades car il pleut de trop. 

Jeudi était la fête de la comadre. Grosso modo c'est comme la fête de la mère. Ici, ils en ont trois; ils ont une journée pour fêter tout et toute occasion est bonne pour boire (beaucoup). Pour l'occasion j'étais invitée chez Carmen (la directrice de l'école). Elle a invité les autres étudiantes et les femmes des familles d'accueil. Bref on était neuf. Ça devait être une mega teuf mais comme Carmen avait une migraine c'était un peu difficile. Du coup on s'est retrouvé quand même chez elle a boire un petit apéro (liqueur au café avec du lait en version shooteur) et puis à mangé une puchara (patates-riz-sauce-viande) mais en version XXL, on avait 2kg de bouffe chacune. C'était pas trop mauvais au début mais à force ça devenait dégoûtant tellement il y en avait. Puis il fallait danser, sauf qu'après avoir bouffé tout ça il était un peu difficile de se mobiliser... on a fait quelques pas de danse timide en rond bien sûr. Elles ont essayé de nous apprendre les danses traditionnelles mais c'est mal connaître mes capacités de danseuses. Bref c'était bien drôle. Et le top c'est qu'on était déguisé en petit lapin: les oreilles et la queue bien sur!!! Bref fête de Comadre Check!!!

Le lendemain on partait au carnaval d'Oruro. C'est le plus grand carnaval d'Amérique latine après le carnaval de Rio (500 000 participants). On voulait réserver deux semaines plus tôt un logement, mais ce n'était plus possible car tout était déjà loué. Du coup on est parti avec l'école: 15 étudiants ou ex-étudiants et 4 "professeurs". Le voyage dur casi 6 heures pour faire 200 km. On était logés dans la famille d'une des professeurs d'une manière très rudimentaire : 7 matelas de paille pour deux personnes mise à même le sol collés les uns aux autres, et une toilette-douche. On était contents de ce qu'on avait car on s'attendait à dormir à même le sol. À notre arrivés, nous attendait un petit maté de coca et des sandwichs aux os de poulet. Et puis comme on avait pas le droit de sortir on a fini par se coucher de bonne heure. 

Le lendemain commence le carnaval et son défilé qui dur de 8h du matin à 2h du mat. Le carnaval a une très grande valeur pour les boliviens car ça représente leur foi en Dieu, leur remerciement et prières pour la Pachamama et l'histoire de la Bolivie. Cela est représenté par les danses dont les plus connues sont los caporales, la morenada, la diablada, le tinku,... (pour ceux que ça intéresse Google vous donnera plein d'infos et il y a plein de vidéos également). Les danseurs sont habillés de magnifiques costumes donc les prix s'envolent jusqu'à 1000$, ce qui est une fortune ici, mais tout est fait à la main certains éléments sont fait en or. C'est impressionnant. Grâce à l'école on a eu pleins d'informations sur les significations du carnaval et les pourquoi du comment ce qui rend les choses encore plus impressionnant. Au total le carnaval dure une semaine mais le samedi et le jour le plus important car c'est l'Entrada: les danseurs défilent sur un parcours de 6km pour arriver à l'église où ils "rencontrent" la vierge.  

Nous y sommes arrive vers 10h, on est installés dans les tribunes un peu sommaires mais qui font l'affaire. Au début on ne décroche pas de notre appareil photo tellement les choses sont belles, mais il est difficile de faire des photos car tout est en mouvement et il y'a plein des gens qui circulent et gâchent les photos. Nous y passons toute la nuit sauf une pause pour aller manger qui se transforme en une pause de 3h car c'est le plus loooooooong resto du monde et la bouffe et plutôt suspecte. Comme nous sommes une vingtaine ça se transforme en grosse fête: bataille de mousse à raser, confettis, serpentins et surtout 10 bouteilles de rhum qui sont descendues à  une vitesse grand V. Il y avait plus de rhum que de coca. On a dansé avec les gens du défilé, fait des photos et surtout bien rigolé et tout ça sous une pluie plutôt proche de la Belgique. Mais pluie ou soleil ça ne change rien, car les danseurs on fait la promesse à la vierge de danser quelque soit le temps. En plus il n'est pas nécessaire de bouger de la car les vendeurs ambulants proposent de tout: bières, sandwiches, poulet, parapluies, mousse à raser, popcorns, bananes séchées,... 

Pour rentrer nous devions prendre un taxi. Sauf qu'à cette heure il est un peu difficile de trouver un taxi car ils sont tous pris, du coup on rentre à 12 dans une voiture. C'est incroyable comment les voitures sont extensibles ici et ca ne dérange pas les chauffeurs. De plus on était pas tout calme, Tangi a montré ses talents de chanteur avec "gros nénés plains de lait....." et Jacquie Michel, un autre voulait absolument y fumer sa clope et l'autre fallait qu'il s'allonge mais c'est difficile quand on est déjà 4 dans le coffre. Vu qu'il est tombé des cordes, la voiture devait traverser des lagunes et on était tellement lourd qu'on frottait contre la route. Mais encore une fois tout va bien :) Et tout cas c'est un retour mémorable et le rhum a rendu Tangi complètement bilingue. En face de la maison il y avait un parc pour les enfants avec des balançoires, toboggan, etc.; Tangi y a fini sa soirée ce qui a bien fait rire tout le monde. :)

Le lendemain on rigolait un peu moins. La nuit était courte, ponctué des réveils treeees fréquent et des ronflements. Le petit déjeuner passe moyennement mais on réussi tous à être prêt et à repartir pour voir le carnaval. C'est le même défilé que hier, mais malgré ça il reste intéressant car il y a tellement de choses qu'on arrive pas à tout voir. Et on le voit aussi différemment vu qu'hier on était déchaînés avec les danseurs et maintenant  c'est plutôt l'opposé. Tangi a adopté la position horizontale. Puis on est allé manger une super grillade!!!! Délicieuse!!! Mais des morceaux gigantesques accompagnes de pâtes-riz au lait  et un buffet de légumes. Mais à ce moment là on a perdu Tangi, qui est devenu transparent, transpirant à grosse gouttes et qui a fini allongé par terre dans le resto. Sa version c'est qu'il a mangé quelque chose de mauvais mais ça fait plutôt grooooosse gueule de bois!! Le pire était à venir vu qu'on devait faire 5-6 heures du bus sur des routes de montagne... Avant de prendre  le bus on a vu qu'en Bolivie "tout est possible mais rien n'est certain". Le bus était à 3h30 alors qu'à 3h nous étions encore au resto et qu'avant de prendre le bus il fallait encore passer par la maison pour récupérer les sacs. De nouveau on rentre à 7 dans le taxis (moi sur les genoux de Tangi qui est sur le point de vomir), on trace jusqu'à la maison, mais "tracer" est relatif vu que la ville est toujours un lac et que c'est des chemins de terre. On arrive à la maison à 3h25 et on attrape tous les sacs, on s'entasse à nouveau dans le taxis et .... on s'embourbe !!! On sort, on pousse et on se re-entasse. On arrive à la gare et par miracle le bus est toujours là, mais il manque le taxis avec l'autre moitié du groupe. Bref on fini tous par y arrive et par prendre ce bus. Car il y a une seule chose qui est à l'heure en Bolivie et ce sont les bus. 

Le trajet est très calme, tout le monde dort. On a eu droit au Taken 1 et 2. Tangi passé son trajet avec son sac plastique à se gaver d'imodium et à suer à grosses goûtes. On arrive chez Yumi qui par chance n'est pas la, car on a aucun courage à raconter notre week-end. On mange, a la douche et dodo. 

Et lendemain le carnaval recommence...